Date
2011-02
Alternative titles
Take-up Rate of a Subsidising Scheme for Acquiring a Complementary Health Insurance in France : Key Findings from a Social Experiment in Lille
Dewey
Economie sociale
Sujet
Subvention; Assurance Santé; France; Ménages pauvres; Expérimentation sociale
JEL code
I38; I18; D81; C93
Journal issue
Questions d'économie de la santé
Number
162
Publication date
02-2011
Article pages
8
Publisher
CREDES
Author
Guthmuller, Sophie
Jusot, Florence
Wittwer, Jérôme
Després, Caroline
Type
Article accepté pour publication ou publié
Abstract (FR)
Le dispositif de l’Aide complémentaire santé (ACS) a été mis en place au 1er janvier 2005 afin d’inciter les ménages dont le niveau de vie se situe juste au dessus du plafond CMU-C à acquérir une couverture complémentaire santé (CS). Même si le
nombre de bénéficiaires a lentement progressé depuis son introduction, le recours à l’ACS reste faible. Deux hypothèses peuvent être formulées pour expliquer cet état de fait : (1) Le défaut d’information sur l’existence du dispositif, son fonctionnement et sur les démarches à entreprendre pour en bénéficier. (2) Le montant de l’aide est insuffisant, une CS resterait trop chère même après déduction de l’aide.
Cet article cherche à tester la validité de ces deux hypothèses dans le cadre d’une expérimentation contrôlée au niveau d’une Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) (à Lille). Trois groupes d’assurés ont été aléatoirement constitués ; le premier groupe (groupe témoin) s’est vu proposer le montant d’ACS en vigueur,
le deuxième groupe (groupe traité 1) a reçu une proposition d’aide majorée et le troisième groupe (groupe traité 2) a reçu en plus d’une proposition d’aide majorée, une invitation à une réunion d’information sur le dispositif.
L’analyse des taux de dossiers de demande retournés par groupe ainsi que le nombre d’ACS accordées rend compte des conclusions suivantes :(1) La majoration du « chèque santé » a un effet faible mais significatif sur le recours à l’ACS. (2) De manière
inattendue, l’invitation à la réunion d’information annule l’effet de la majoration du
chèque. (3) Assister à la réunion augmente cependant de manière significative la
probabilité de retourner un dossier de demande. Cette étude confirme ainsi que
l’ACS est un dispositif compliqué qui touche difficilement sa cible. Par ailleurs, les bénéficiaires d’une CS ne répondent pas de manière significativement différente des personnes qui n’en bénéficient pas, ce qui laisse à penser que la question centrale du
non-recours à l’ACS n’est pas celle du coût de la CS mais plus certainement celle de
l’accès à l’information et celle du coût et de la difficulté des démarches, l’incertitude pesant sur l’éligibilité étant un facteur aggravant.