Date
2009
Dewey
Structure de la société
Sujet
Valeur sociale du travail; Autonomie maritale; Indépendance résidentielle; Femmes
JEL code
J16; J12
Book title
Du genre et de l’Afrique : hommage à Thérèse Locoh
Author
Vallin, Jacques
Publisher
Editions de l'INED
Publisher city
Paris
Year
2009
Pages number
666
ISBN
978-2-7332-4025-0
Author
Adjamagbo, Agnès
Antoine, Philippe
Type
Chapitre d'ouvrage
Abstract (FR)
Cette étude s’intéresse à la situation des femmes qui se prennent en charge de manière autonome dans
deux capitales africaines (Dakar et Lomé) : il s’agit des femmes non mariées qui sont locataires ou
propriétaires de leur logement. Ce phénomène ne revêt pas les mêmes réalités d’un pays à l’autre.
Les résultats de l’étude montrent que, malgré le recul de l'âge au mariage à Dakar, l'autonomie
spontanée de jeunes femmes célibataires, reste un phénomène peu fréquent. Seulement 1 % des
Dakaroises sont autonomes à l’âge 23 ans contre 7 % à Lomé. L’indépendance résidentielle des jeunes
célibataires à Dakar est une situation d’autant plus mal perçue qu’elle peut se présenter comme un
choix délibéré qui remet en question les fondements essentiels de l’institution familiale. L’accès à
l’autonomie maritale et résidentielle se réalise principalement aux âges élevés. A 55 ans, ce sont 57 %
des Dakaroises qui connaissent cette situation à un moment de leur existence. Dans ces conditions, il
n’est pas surprenant que la majorité des femmes autonomes se trouvent être des veuves. À Lomé, les
choses se posent en termes différents. A 25 ans, bien plus de femmes ont connu l'autonomie
matrimoniale et résidentielle qu'à Dakar. Dans la génération la plus jeune, 20 % des femmes ont déjà
connu une période d'autonomie contre 4 % à Dakar. Cette différence tient en partie au fait que la
valeur sociale accordée au travail rémunéré des femmes est plus prononcée au Togo. En outre,
contrairement à l’idéal prôné à Dakar, le mariage, n’est pas vécu à Lomé comme l’occasion de laisser
le mari subvenir seul aux besoins du ménage. Dans ces conditions, vivre dans un logement que l’on
prend en charge tout en exerçant une activité est une situation bien plus facile à vivre pour les
Loméennes, y compris pour les célibataires.
Abstract (EN)
This study deals with the situation of women who are self-sufficient in two African capitals (Dakar
and Lomé). They are unmarried and are either tenants or owners of their homes. This phenomenon
differs from one country to another.
Results show that despite the delay of the age of the marriage in Dakar, self-sufficient young single
women are still rare. Only 1 % of the women in Dakar are self-sufficient at the age of 23 versus 7 % in
Lomé. In Dakar, it is not well perceived that young single women live alone. It goes against traditional
fundamentals of the familial institution. The access to the marital and residential autonomy usually
happens later on. At age 55, 57 % of the women in Dakar are in this situation. The majority of these
women are widows. In Lomé, the situation is quite different. At the age of 25, more women in Lomé
than in Dakar have known the marital and residential autonomy. For the youngest generation, 20 % of
the women have already known a period of autonomy versus 4 % for the women in Dakar. This
difference can be explained by the fact that in Togo, more social value is given to women’s paid work.
Also, in Lomé and not in Dakar, marriage does not mean that the husband is solo liable to take care of
the needs of the household. In these conditions, either as a married or single woman, living in a home
and being financially responsible for it while working, is an easier situation to deal with for women in
Lomé.