Abstract (FR)

En réponse à la demande d’investisseurs, l’analyse de la performance ESG (environnementale, sociale, de gouvernance) des entreprises est pratiquée par de plus en plus d’analystes. Cette performance ne connaît pas de définition juridique ou institutionnelle standardisée et est donc produite par les méthodologies développées pour la mesurer. Ma thèse explore, à partir d’une auto-ethnographie suivie d’une enquête de terrain qualitative, comment les analystes produisent cette performance, mais aussi leur propre identitéprofessionnelle, en interaction avec les normes épistémiques et discursives financières. L’interprétation des données à travers un cadre théorique inspiré d’Axel Honneth et de Judith Butler dévoile comment les analystes s’assujettissent à ces normes qui déterminent leur reconnaissance professionnelle et la reconnaissabilité de leurs analyses, mais qui produisent également une représentation réifiée du monde quine permettra pas de mettre la finance au service de la transition écologique et sociale.