Résumé (FR)

Les coûts du transport international ont une part additive. Quelle est l’ampleur de cette dernière ? Est-ce important pour l’analyse économique ? Cet article apporte de nouvelles réponses à ces questions. A cet effet, nous développons une méthodologie empirique permettant de distinguer précisément les composantes multiplicative et additive des coûts de transport internationaux, que nous appliquons sur des données exhaustives d’importations pour les États-Unis sur la période 1974-2019. L’analyse révèle que la composante additive représente une partie significative des coûts de transport totaux, comprise entre 30 et 45% selon l’année et le mode de transport considéré. Dans un second temps, nous évaluons les conséquences pour l’analyse économique de cette importance des coûts additifs, sous deux angles différents. Tout d’abord, la modélisation de coûts additifs variables modifie la décomposition de la tendance temporelle des coûts de transport, entre d’une part la réduction des coûts de transport "purs" et d’autre part les effets de composition du commerce, ces derniers jouant un rôle mineur. Par la suite, nous réévaluons les gains de bien-être produits par la réduction des coûts de transport en présence de coûts additifs. A cet égard, nous mesurons les variations de bien-être induites par l’accélération du commerce international observée à partir des années 1980 et le phénomène d’hyper-mondialisation, ainsi que le rôle-clé des coûts de transport additifs dans la détermination de ces variations de bien-être. Nous montrons ainsi que négliger la composante additive des coûts de transport conduit à sous-estimer considérablement les gains de bien-être produits par la décrue de ces coûts.