Author
Fontaine, Roméo
Perronnin, Marc
Sirven, Nicolas
Zerrar, Nina
Type
Communication / Conférence
Abstract (FR)
Avec le vieillissement de la population, la question de la prise en charge de la perte d‟autonomie revêt un intérêt grandissant et la place de la place du marché privé de l‟assurance dépendance reste débattue.Ce dernier peine cependant à se développer malgré des restes à charge important et la loi d‟orientation et de programmation « pour l‟adaptation de la société au vieillissement » prévue pour 2015 ne pourra que partiellement couvrir ces restes à charge. L‟ « énigme de l‟assurance dépendance » trouve ses explications tant du côté de l‟offre que du côté de la demande. De nombreux travaux américains indiquent la nécessité de questionner la demande puisque les limites de l‟offre ne suffisent pas à expliquer le faible développement du marché. Du côté de la demande, les préférences individuelles se sont avérées être un facteur explicatif non suffisant. Cet article vise à enrichir la littérature existante sur les freins à l‟assurance dépendance du côté de la demande en questionnant la perception du risque. Pour cela, nous exploitons la vague 2012 de l‟enquête santé et protection sociale (ESPS).En 2012, l‟enquête ESPS s‟est enrichie d‟un volet « dépendance » adressé aux individus âgés de 50 ans et plus. Elle permet de déterminer leur connaissance du risque d‟être dépendant et la manière dont ils font ou comptent faire face à ce risque.Dans ce but, nous proposons une étude empirique du rôle de la perception du risque dépendance dans l‟adoption d‟une couverture assurantielle en deux étapes. Dans un premier temps, nous décomposons la probabilité déclarée d‟être dépendant dans les 30 prochaines années en une composante objective et une composante subjective dans l‟idée que cette composante subjective nous renseigne sur la possible déformation de cette probabilité. Dans un second temps, nous étudions les déterminants de la couverture assurantielle. Parmi les différents facteurs explicatifs, nous proposons les caractéristiques sociodémographiques usuellement identifiées dans la littérature auxquelles nous ajoutons les préférences individuelles (préférence pour le présent et aversion au risque) et les composantes « subjective » et « objective » de la perception du risque dépendance. Les résultats d‟estimations montrent le rôle significatif du risque perçu subjectif ; les individus sous-estimant leur probabilité d‟être dépendant dans les trente prochaines années par rapport à la moyenne, ont moins recours à une assurance dépendance privée.