dc.description.abstractfr | La crise du travail est analysée à travers deux processus, l’uniformisation et la différenciation, caractéristiques d’une globalisation dynamique (globalising). Elle se manifeste par le brouillage des frontières du salariat, au Nord et au Sud, phénomène que traduit le concept d’hybridation, reflet de l’enchevêtrement des formes de mise au travail et de contrats de travail et ce, parfois, pour un même individu. La flexibilisation et la précarisation des travailleurs concerne l’ensemble des travailleurs du Sud, travailleurs qualifiés ou pas. Ce mouvement général s’accompagne de l’émergence d’une zone grise du salariat, zone interstitielle qui rend caduques les dichotomies travail formel/travail informel ; travail/hors-travail ; qualification/protection sociale, sonnant comme une invitation à s’interroger sur la pertinence des catégories. Cette évolution est caractéristique d’un globalising world.
Aujourd’hui, les garanties assorties à l’exercice d’une profession, les droits sociaux, la protection sociale se trouvent affectés et demandent un autre type d’analyse du travail et du salariat, car la forme ethnocentrique provenant des pays développés est devenue inadéquate. Peut-être plus que jamais est-il devenu difficile de distinguer les contours du salariat et de délimiter les situations de dépendance de celles d’autonomie au travail, signe que les frontières du salariat ont tendance à s’élargir et à se décloisonner. Un vaste chantier s’ouvre. Autant de questions que cette communication abordera pour arriver à la conclusion que la crise dont souffre le travail n’est pas passagère ; elle est durable et son issue est incertaine. Pour ce faire je m’appuierai sur des travaux menés en Amérique latine (Azaïs et al., 2012, entre autres) qui contestent le bien-fondé de la partition « formel-informel ». | en |