Author
Lemoine, Benjamin
status unknown
Gayon, Vincent
status unknown
Type
Article accepté pour publication ou publié
Abstract (FR)
La cause semble entendue et pérenne. À un ordre économique et financier qui impose
des «réformes structurelles» aussi douloureuses qu’indiscutables (plan quinquennal de
réduction des dépenses publiques, rallongement de la durée de cotisations
pour bénéficier de
pensions de retraites ou d’indemnités chômage, baisse des cotisations sociales
afin
d’améliorer le coût du travail et la compétitivité, etc.), répond le souci d'en «expliquer» la
teneur et la nécessité, d'envoyer des messages clairs à
l'opinion, bref d'offrir davantage de
pédagogie à un public qu’il suffirait de convaincre de leur bien-fondé. À la résistance dressée
contre de telles mesures jugées injustes, illégitimes ou inefficaces, répond généralement un
déficit
de lisibilité
à combler pour assurer leur pleine compréhension. À une défaite électorale
répond, sur le même schéma, un manque de capacités à convaincre, à se faire entendre, des
lacunes de communication et une trop faible pédagogie. En chaque cas, la position du
pédagogue est sauve, tout comme celle de l'ignorant. Le paradigme de ces relations
asymétriques est celui de l’école et des lieux de formation, celui de la science et de ses
publics.