Résumé (FR)

Dans le contexte postcolonial de la Nouvelle-Calédonie, où gestion et direction des entreprises sont quasi exclusivement assurées par ceux qu’on appelle localement les « Européens », le management de la diversité, tel que ces derniers le conçoivent, se trouve doublement interpellé par les références culturelles des Océaniens. Celles-ci établissent à la fois la primauté des « accueillants » sur les « accueillis », posant comme légitime un équivalent local de la discrimination positive au bénéfice des Kanak (peuple premier), et la supériorité des principes d’équilibre et d’harmonie entre les différentes composantes identitaires du corps social sur celui de mérite individuel. Les principes fondateurs de la non-discrimination à l’embauche et de méritocratie dans la gestion des promotions internes sont donc loin de faire localement consensus. Un tel constat conduit à interroger la notion même de diversité, apparaissant ainsi davantage enracinée dans sa culture d’origine que ne le laisserait croire sa vocation universaliste, et, conséquemment, sa capacité à servir de principe supérieur commun au-delà de son aire culturelle d’origine.